Sur les réseaux sociaux, un mouvement inattendu prend de l’ampleur depuis début 2025. Les mamans « ghettossori », contraction humoristique de « ghetto » et « Montessori », s’affirment en opposition aux principes de la célèbre pédagogie. Ce phénomène viral révèle une tendance de fond chez certains parents qui souhaitent dédramatiser l’éducation tout en questionnant les standards parfois perçus comme idéalisés de la méthode Montessori.
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ToggleL’émergence du mouvement « ghettossori » sur les plateformes sociales
Le mouvement « ghettossori » a débuté en décembre dernier avec une vidéo de l’influenceuse « JessicaFrenchRiviera » sur TikTok. Dans sa publication, elle parodiait les approches centrées sur les émotions en déclarant : « T’es triste ? Tu as une tempête d’émotions ? Tu vas vite te calmer et redescendre ». Cette vidéo a rapidement trouvé écho auprès de nombreuses mères qui se sentaient écrasées par la pression d’une parentalité parfaite.
L’engouement pour cette tendance s’est manifesté par des millions de vues sur TikTok et Instagram. De nombreuses mamans ont embrassé ce concept avec enthousiasme, partageant leurs propres vidéos où elles assumaient pleinement leurs imperfections parentales. Cette communauté grandissante utilise l’humour comme vecteur pour remettre en question les standards éducatifs jugés parfois inatteignables.
Les vidéos « ghettossori » présentent généralement les caractéristiques suivantes :
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Lire l'article- Ton humoristique et autodérision assumée
- Révélations de pratiques éducatives pragmatiques
- Contrastes délibérés avec les principes Montessori
- Format court et percutant, adapté aux réseaux sociaux
Ce que revendiquent les adeptes du « ghettossori »
Les mamans qui adhèrent à cette tendance partagent ouvertement leurs méthodes éducatives moins conventionnelles. Une participante confie : « Bien sûr que quand ma fille me gave, je lui dis que je vais l’échanger avec une autre enfant que j’ai appelée Danielle et qui attend derrière la porte ». Helena, une autre mère « ghettossori », assume pleinement « dire des gros mots » ou commander régulièrement des repas fast-food pour toute sa famille.
JessicaFrenchRiviera, initiatrice du mouvement, explique que cette tendance vise à « dédramatiser l’éducation et rappeler qu’on peut transmettre des valeurs importantes tout en restant dans la simplicité et l’humour ». Pour ces mères, l’approche « ghettossori » représente une libération face aux pressions sociétales sur la parentalité idéale.
Les pratiques varient considérablement d’une maman à l’autre, comme le montre ce tableau comparatif :
Approche Montessori | Approche « Ghettossori » |
---|---|
Environnement calme et ordonné | Acceptation du chaos quotidien |
Limitation des écrans | Utilisation pragmatique des dessins animés |
Communication positive constante | Langage authentique, parfois cru |
Critiques et limites du phénomène
Malgré sa popularité croissante, le mouvement « ghettossori » fait l’objet de nombreuses critiques. Certains spécialistes de l’éducation s’inquiètent que des vidéos créées initialement sur le ton de l’humour puissent normaliser des comportements problématiques envers les enfants. Des experts ont notamment pointé que certaines publications mettaient en avant ce que l’on qualifie de violences éducatives ordinaires (VEO).
Il convient de noter que les résultats de la méthode Montessori font également l’objet de témoignages mitigés, certains parents rapportant des difficultés d’adaptation lors du retour à un système éducatif traditionnel. Cette réalité nuancée alimente le débat autour des différentes approches pédagogiques.
Les étapes d’évolution de cette tendance reflètent son impact grandissant :
- Émergence avec la première vidéo en décembre
- Propagation virale sur les réseaux sociaux
- Diversification des contenus et des créatrices
- Débats et controverses dans la sphère éducative
Ce phénomène « ghettossori » révèle surtout un besoin profond chez de nombreux parents : celui de se libérer du poids des injonctions à la parentalité parfaite tout en cherchant leur propre voie éducative, une quête d’authenticité qui résonne particulièrement auprès des jeunes générations de parents.