Cet homme découvre un trésor de 5676 pièces d’or, il décide d’en parler à la police qui lui confisque la totalité (ou presque)

trésor pièce d'or

En 2016, un jeune homme en balade pensait avoir fait une découverte qui allait changer sa vie : plus de 5 000 pièces d’or enfouies sur un terrain privé de Saint-Prex, en Suisse. Cinq ans plus tard, l’affaire s’est soldée non pas par un jackpot, mais par une décision judiciaire lui accordant… à peine 19 pièces. Un scénario digne d’un roman policier, où le droit de propriété a triomphé du hasard de la découverte.

Le promeneur découvre un trésor caché sous un ancien bâtiment

C’est au hasard d’une promenade sur un chantier que ce jeune ingénieur suisse tombe, en 2016, sur quelques pièces d’or brillantes dans la terre retournée. Intrigué, il retourne plusieurs fois sur le site, fouille davantage… et finit par récolter un total de 5 676 pièces : des vrenelis suisses et des napoléons français, tous en or.

À l’époque, la valeur du butin est estimée à environ 1,2 million d’euros. Au lieu d’en informer immédiatement les autorités, le jeune homme décide de cacher les pièces dans différents lieux des alpages vaudois. Ce n’est que deux jours plus tard qu’il les remet à la police de Morges.

Le différend judiciaire entre propriété privée et droit à la découverte

Les propriétaires du terrain, en apprenant la nouvelle, remercient d’abord le jeune homme, mais changent rapidement de ton. Ils portent plainte, estimant qu’il s’était introduit illégalement sur leur propriété. Le tribunal de Morges finit par leur donner raison, arguant que la découverte ne relevait pas d’un acte civique, mais d’une démarche illégitime.

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Selon la justice, en continuant ses fouilles sans autorisation et en dissimulant les pièces, le promeneur a enfreint les règles élémentaires de propriété. Le tribunal a donc statué que seule une infime partie du trésor – 19 pièces – lui reviendrait, soit bien loin des 50 % qu’il espérait.

Le statut juridique d’un trésor en Suisse remis en question

Un des arguments clés du jeune homme, soutenu par son avocat Me Simon Perroud, était que la découverte répondait à la définition légale d’un trésor : un bien de valeur enfoui, dont personne ne peut revendiquer la propriété. Or, selon une décision de justice antérieure de 2017, les pièces proviendraient de l’ancien occupant de la maison démolie, un aïeul réputé fortuné.

Cette “paternité probable” change la nature du trésor : il ne s’agit plus d’un bien sans maître, mais d’un héritage involontaire. En conséquence, le droit suisse prévoit que seul un dédommagement limité – environ 10 % de la valeur – peut être envisagé pour le découvreur, voire moins s’il y a eu infraction.

Une découverte qui tourne au désenchantement

Pour Me Jean-Philippe Heim, avocat des propriétaires, l’affaire est limpide : « Ce n’est pas un acte de civisme, c’est une prise de possession illégitime. On ne s’introduit pas sur une propriété privée de nuit avec une lampe frontale pour enterrer puis revendiquer un trésor. » Le tribunal a confirmé cette lecture, estimant que la démarche du jeune homme ne méritait pas une récompense équitable, mais une simple restitution partielle.

Un cas emblématique des limites entre fortune fortuite et cadre légal

Cette affaire rappelle que la découverte d’un trésor, aussi excitante soit-elle, ne garantit pas la richesse pour son découvreur. En Suisse comme ailleurs, le droit de propriété est strictement encadré, et toute découverte sur terrain privé doit immédiatement être déclarée aux autorités. Le cas de Saint-Prex est désormais un précédent marquant : une leçon de droit autant qu’un avertissement pour les chasseurs de trésors du dimanche.

Tableau récapitulatif des faits marquants

ÉvénementDétail
Lieu de la découverteSaint-Prex, Suisse
Date de la découverte2016
Nombre de pièces trouvées5 676 pièces d’or (vrenelis et napoléons)
Valeur estiméeEnviron 1,2 million d’euros
Récompense accordée au découvreur19 pièces seulement
Motif de la décisionIntrusion illégale sur propriété privée et dissimulation
Décision judiciaire finaleTribunal de Morges (canton de Vaud)
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