Chiens drogués, chiots exploités : le trafic canin lié à la mendicité explose à Nice et cette enquête vient tout changer

chiens drogués, chiots exploités le trafic canin lié à la mendicité explose à nice et cette enquête vient tout changer

Depuis plusieurs mois, une réalité inquiétante ronge les rues de Nice : le trafic canin lié à la mendicité. Ce phénomène, longtemps toléré ou ignoré, est aujourd’hui au cœur d’une lutte acharnée menée par des citoyens, des associations et les forces de l’ordre. Car derrière les visages pitoyables de chiots endormis sur les trottoirs, se cache une mécanique bien rodée de souffrances animales et d’exploitation organisée.

La montée alarmante d’un trafic en pleine rue

Nice, ville lumière de la Côte d’Azur, est devenue malgré elle le théâtre quotidien d’un trafic de chiens à ciel ouvert. Les signalements affluent, notamment sur les réseaux sociaux : chiens couchés sur des couvertures en plein centre-ville, parfois visiblement sous sédation, changent régulièrement de “propriétaires” au fil des jours.

Ce ne sont pas de simples cas isolés. L’association « La Tribu du Fourmilier », accompagnée de plusieurs collectifs engagés pour la cause animale, a entamé une vaste enquête de terrain. Très vite, un constat glaçant se dessine : les chiens, souvent femelles gestantes ou chiots de quelques semaines, sont instrumentalisés pour susciter la pitié et générer des revenus. Pire encore, certains sont revendus dans la rue, comme sur l’avenue Jean Médecin, pour des sommes allant de 150 à 400 euros.

Le rôle des associations dans la dénonciation du trafic

Les bénévoles et lanceurs d’alerte sont les premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme. Témoignages, filatures discrètes, récolte de preuves : les militants de terrain ont su faire remonter l’information jusqu’aux autorités. Leur collaboration avec la police municipale et nationale a été déterminante.

Des plaintes ont été déposées conjointement par plusieurs associations, mettant en lumière un véritable réseau structuré et non pas des individus isolés dans le besoin. Contrairement à certaines idées reçues, il ne s’agit pas ici de sans-abri trouvant du réconfort auprès d’un animal de compagnie, mais bien de réseaux exploitant les animaux comme outils de mendicité ou marchandises à écouler.

L’exemple révélateur de Caramel, une chienne victime du système

Parmi les cas emblématiques de cette triste réalité, celui de Caramel reste gravé dans les esprits. Cette petite chienne, achetée 150 € sur l’avenue Jean Médecin, a subi une analyse toxicologique qui s’est révélée positive à des substances médicamenteuses et à la caféine. Selon les vétérinaires, ces substances pourraient être utilisées pour endormir les chiens ou les rendre plus dociles, ce qui expliquerait leur apparente léthargie.

Ce cas a provoqué un électrochoc, poussant les autorités à organiser une saisie dans un campement suspecté d’être une plaque tournante du trafic. Résultat : 19 chiens retrouvés dans des conditions déplorables, dont une femelle en gestation et plusieurs chiots.

La saisie des chiens : une opération de sauvetage majeure

Cette intervention, fruit de plusieurs mois d’investigation, a permis de libérer des animaux attachés à très courte laisse, certains sans abri ni nourriture adaptée. Sur place, les images sont insoutenables. Des cages de fortune, des chiots à peine sevrés, des mères à bout de force. Grâce à la mobilisation, ces animaux ont pu être pris en charge par plusieurs associations de la région comme Instinct Animal, Les Minis de la Riviera ou encore Au Bonheur des Loulous.

Les analyses toxicologiques sont toujours en cours pour d’autres chiens saisis, et les résultats permettront peut-être d’identifier les substances administrées à plus grande échelle.

Les dérives de la mendicité animale dans les grandes villes

Ce phénomène n’est pas propre à Nice. Dans de nombreuses villes françaises, des animaux sont utilisés à des fins de mendicité forcée. Il est essentiel de distinguer la présence sincère d’un chien aux côtés d’une personne sans-abri — souvent un compagnon de survie — des réseaux de trafic qui se servent d’animaux comme d’appâts émotionnels.

Ce que dénoncent les associations, c’est l’exploitation systématique d’êtres vivants, leur maltraitance physique, l’absence de soins vétérinaires et le non-respect de leur bien-être. Ces chiens ne sont pas des compagnons, mais des victimes. Et ceux qui les achètent dans la rue, même avec de bonnes intentions, participent malgré eux à entretenir cette chaîne de souffrance.

Les avancées permises par la mobilisation collective

Grâce à l’implication de citoyens, de bénévoles, d’enquêteurs privés et de vétérinaires, ce trafic commence à être freiné. La ville de Nice, alertée par la gravité de la situation, a renforcé ses contrôles, notamment sur les zones sensibles du centre-ville. La collaboration entre la police nationale, la police municipale et les associations a été saluée comme exemplaire.

Une référente pour les cas de maltraitance animale a même été nommée au sein de la police de Nice, permettant un traitement plus rapide et efficace des signalements.

Ce que chacun peut faire pour lutter contre ce fléau

Face à cette situation, l’indignation ne suffit pas. Il faut agir. Voici ce que chaque citoyen peut faire :

Action individuelleImpact potentiel
Ne jamais acheter un animal dans la rueCoupe court au financement du trafic
Signaler tout cas suspect (chien léthargique, vente, conditions douteuses)Permet d’alerter les autorités rapidement
Sensibiliser son entourageAmplifie la vigilance collective
Soutenir les associations localesPermet de financer les soins, les saisies et les enquêtes

Une reconnaissance pour ceux qui ont agi avec courage

Cette avancée est le fruit d’un travail collectif que nous saluons. Merci aux associations qui ont porté plainte, à celles qui ont accueilli les chiens, aux citoyens qui ont osé témoigner malgré les menaces. Merci également aux policiers qui ont fait preuve de détermination et d’humanité.

Et un immense merci à Caramel, cette chienne courageuse, malgré elle devenue le symbole d’un combat que nous n’abandonnerons jamais.