Une information virale circule sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines, provoquant l’inquiétude chez de nombreux couples. Selon cette rumeur, une nouvelle mesure fiscale obligerait les couples non mariés partageant un même domicile à payer une « taxe de cohabitation » annuelle de 180 euros. Cette information a-t-elle un quelconque fondement ou s’agit-il d’une simple intox ? Faisons le point sur cette prétendue nouvelle taxe qui suscite tant d’émoi.
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ToggleLa rumeur d’une taxe pour les couples non mariés : origine et propagation
Une vidéo TikTok comptabilisant près d’un million de vues affirme qu’à partir du 1er juin 2025, les couples vivant en concubinage, sans être mariés ni pacsés, devront s’acquitter d’une nouvelle taxe. Cette information, relayée par de nombreux comptes et chaînes sur les réseaux sociaux, prétend citer BFMTV et Bruno Retailleau comme sources.
Selon cette rumeur, l’objectif de cette mesure serait double : encourager l’officialisation des unions et mieux contrôler les situations de concubinage non déclarées. De nombreux internautes ont réagi avec colère, dénonçant une mesure intrusive et une nouvelle ponction fiscale.
Cette nouvelle s’est propagée principalement via le compte « Nessila.fr », connu pour imiter le format des chaînes d’information en continu. Ce procédé, qui reproduit les codes visuels des médias traditionnels, confère une apparence de crédibilité à l’information diffusée.
Ces prénoms pour fille et garçon sont synonymes d’un QI faible, selon cette étude très sérieuse
Lire l'articleLes indices révélant la nature douteuse de cette information sont pourtant nombreux :
- L’utilisation d’images sans rapport avec le sujet (une photo du président associée à Donald Trump)
- Des références systématiques à BFMTV et Bruno Retailleau sans lien vérifiable
- L’absence de publication officielle au Journal Officiel
- Le caractère illogique de la mesure au regard du système fiscal actuel
Pourquoi cette taxe de cohabitation est-elle une fake news ?
Après vérification auprès des sources officielles, il apparaît clairement qu’aucune mesure de ce type n’est prévue par le gouvernement français. Aucune trace d’une telle disposition n’est visible dans les publications du Journal Officiel ou dans les projets de loi en discussion.
En réalité, cette « taxe de cohabitation » contredirait même la logique fiscale actuelle. Effectivement, le mariage ou le PACS offrent généralement des avantages fiscaux dont ne bénéficient pas les couples non mariés, notamment en matière de succession et d’imposition commune.
Imposer une taxe aux couples non mariés irait à l’encontre de cette logique et créerait un système de surveillance complexe sans réelle justification administrative. Les seuls cas où l’État s’intéresse au statut réel des couples concernent principalement les bénéficiaires du RSA, où deux personnes déclarant vivre séparément toucheraient davantage que des concubins déclarés.
Statut du couple | Situation fiscale | Prétendue taxe |
---|---|---|
Mariés | Imposition commune | Non concernés |
Pacsés | Imposition commune | Non concernés |
En concubinage | Impositions séparées | 180€/an (rumeur infondée) |
Les vrais enjeux fiscaux pour les couples en 2025
Si cette taxe de cohabitation relève de la désinformation, il existe néanmoins de réelles différences fiscales entre couples mariés/pacsés et couples en simple concubinage. Ces différences méritent d’être connues pour faire des choix éclairés :
- Les couples mariés ou pacsés bénéficient d’une imposition commune qui peut s’avérer avantageuse en cas de disparité de revenus
- En matière de succession, le conjoint survivant marié ou pacsé bénéficie d’exonérations fiscales importantes
- Certaines prestations sociales prennent en compte différemment les ressources selon le statut du couple
- Des avantages spécifiques existent pour les retraités mariés ou pacsés
Ces véritables différences de traitement fiscal peuvent influencer la décision de formaliser ou non une union, mais aucune taxe punitive n’est prévue pour les couples préférant le concubinage simple.
La propagation de cette fausse information rappelle l’importance de vérifier les sources avant de partager du contenu sur les réseaux sociaux. Les faux médias comme « Nessila.fr » exploitent les inquiétudes légitimes des citoyens face aux questions fiscales pour générer des vues et de l’engagement, sans se soucier de la désinformation qu’ils propagent.