Cette pièce de 2€ des JO distribuées aux écoliers se revend à prix d’or sur Internet, vraiment ?

les pièces de 2 euros des jo distribuées aux écoliers se revendent elles vraiment à prix d’or 

La distribution des pièces commémoratives de 2 euros des Jeux Olympiques de Paris 2024 aux écoliers français a déclenché un phénomène inattendu sur les plateformes de vente en ligne. Des annonces proposant ces pièces à des tarifs exorbitants ont rapidement fait leur apparition, certaines atteignant des sommes astronomiques comme 25 000 euros. Mais ces pièces valent-elles réellement autant que le prétendent certains vendeurs ambitieux ?

Valeur réelle des pièces olympiques distribuées aux enfants

Contrairement aux espoirs de certains parents et collectionneurs opportunistes, la valeur marchande de ces pièces commémoratives reste relativement modeste. Selon Laurent, numismate professionnel chez EuroCollection à Sigean, ces pièces de 2 euros à l’effigie de la tour Eiffel stylisée valent approximativement 20 euros, à condition qu’elles soient conservées dans leur emballage d’origine.

Ce prix s’explique par plusieurs facteurs déterminants :

  • Un tirage massif de 24 millions d’exemplaires
  • Une qualité standard de frappe
  • Des finitions ordinaires
  • Une large distribution auprès de 4 millions d’écoliers

Dans le monde de la numismatique, la rareté constitue le principal critère de valorisation. Or, avec une telle quantité mise en circulation, ces pièces olympiques ne peuvent prétendre à ce statut. « Dans ce cas précis, c’est davantage le blister qui apporte de la valeur que la pièce elle-même », précise le spécialiste interrogé.

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Il est donc peu probable que les annonces proposant ces pièces pour plusieurs centaines ou milliers d’euros trouvent preneur. Les potentiels acheteurs avernis connaissent parfaitement la valeur réelle de ces objets commémoratifs, ce qui rend ces transactions quasi impossibles aux prix fantaisistes affichés.

Les éditions spéciales et leur véritable valeur numismatique

Si les pièces distribuées aux écoliers ne constituent pas un investissement lucratif, d’autres éditions liées aux JO de Paris peuvent présenter un intérêt numismatique plus significatif. La Monnaie de Paris a effectivement frappé des séries limitées en qualité « Belle épreuve » entre 2021 et 2024.

Ces éditions spéciales présentent les caractéristiques suivantes :

AnnéeTirageValeur estimée
202150 000 exemplaires18-20 euros
202250 000 exemplaires18-20 euros
202350 000 exemplaires18-20 euros
202450 000 exemplaires18-20 euros

Ces pièces, bien que plus recherchées que celles distribuées massivement, conservent néanmoins une valeur modérée en raison d’un tirage encore important. Leur appréciation future dépendra essentiellement de leur état de conservation et de l’évolution de l’intérêt des collectionneurs pour les souvenirs olympiques.

Quand les pièces de 2 euros atteignent des sommets

Pour mettre en perspective les valorisations fantaisistes observées pour les pièces olympiques, il est intéressant d’examiner les véritables records du marché numismatique dans la catégorie des 2 euros.

Le titre de pièce de 2 euros la plus valorisée revient actuellement à l’édition monégasque « Grace Kelly » émise en 2007. Avec un tirage limité à seulement 20 001 exemplaires, cette pièce commémorative se négocie aujourd’hui entre 4 000 et 5 000 euros auprès des collectionneurs avertis.

Plusieurs facteurs expliquent cette valorisation exceptionnelle :

  1. Un tirage extrêmement limité
  2. La popularité mondiale de Grace Kelly
  3. La provenance monégasque, État connu pour ses émissions restreintes
  4. La commercialisation initiale en coffret pour collectionneurs

Contrairement aux pièces olympiques distribuées massivement, ces exemplaires rares n’ont jamais été mis en circulation générale. Il est donc pratiquement impossible d’en découvrir une par hasard dans sa monnaie courante après un achat quotidien.

Si l’art contemporain peut parfois atteindre des valorisations surprenantes comme cette banane vendue 6 millions d’euros, le marché numismatique obéit à des règles plus rationnelles basées sur la rareté, l’état de conservation et l’intérêt historique des pièces.