Des milliers de retraités français se privent chaque mois d’un complément financier substantiel sans même le savoir. Selon une étude publiée par la Caisse des Dépôts en mars 2025, environ 440 000 anciens agents contractuels du service public n’ont jamais réclamé leur retraite complémentaire Ircantec. Cette situation engendre une perte moyenne pouvant atteindre 67 euros mensuels pour certains profils. Découvrez si vous faites partie des personnes concernées et comment récupérer ces sommes qui vous reviennent de droit.
L’ircantec, cette complémentaire méconnue des anciens contractuels
L’Ircantec (Institution de Retraite Complémentaire des Agents Non Titulaires de l’État et des Collectivités publiques) concerne spécifiquement les personnes ayant travaillé temporairement dans la fonction publique sans être titularisées. Les vacataires, auxiliaires et contractuels ayant cotisé même brièvement peuvent prétendre à cette pension complémentaire, quelle que soit la durée de leur passage dans le secteur public.
Le principal problème réside dans les parcours professionnels morcelés. De nombreux retraités ont travaillé dans la fonction publique en début de carrière avant de rejoindre le secteur privé. Après plusieurs décennies, ces périodes de cotisation à l’Ircantec tombent souvent dans l’oubli, particulièrement lorsqu’elles concernent des emplois occupés dans les années 1970 ou 1980.
Les montants non réclamés varient considérablement selon les profils :
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Lire l'article- 19 € mensuels en moyenne pour l’ensemble des retraités concernés
- 67,50 € mensuels pour les nouveaux retraités de 2023
- Entre 230 € et 810 € bruts annuels selon la durée de cotisation
- Des sommes cumulées qui peuvent représenter plusieurs milliers d’euros sur la durée de la retraite
Ces chiffres, loin d’être négligeables dans un contexte d’inflation persistante, représentent un manque à gagner important pour des personnes souvent aux revenus modestes.
Pourquoi tant de retraités passent à côté de leurs droits ?
Plusieurs facteurs expliquent ce taux élevé de non-recours aux droits Ircantec. La méconnaissance du système de retraite français et sa complexité constituent les premiers obstacles. Beaucoup ignorent simplement qu’ils ont cotisé à ce régime particulier durant leur carrière, surtout quand ces périodes remontent à plusieurs décennies.
Les statistiques révèlent une amélioration progressive de la situation au fil des générations. Si 46,8% des affiliés nés en 1940 n’avaient pas réclamé leur retraite complémentaire, ce taux tombe à 26,1% pour la génération 1954. Cette tendance positive s’explique notamment par la digitalisation des démarches administratives et l’instauration en 2019 d’une demande unique de retraite en ligne.
| Année de naissance | Taux de non-recours |
|---|---|
| 1940 | 46,8% |
| 1954 | 26,1% |
| Générations 1955-1960 | En légère hausse (départs non finalisés) |
Un autre facteur important concerne les départs tardifs à la retraite. Le rapport 2023 indique que plus de 15% des assurés Ircantec liquident leurs droits à 67 ans ou après. Cette situation complexifie l’analyse statistique, particulièrement pour les générations récentes dont une partie n’a pas encore fait valoir ses droits.
Des actions concrètes pour récupérer vos droits oubliés
Face à cette situation préoccupante, l’Union Retraite a mis en place une campagne d’information massive. Entre mars 2022 et janvier 2024, 70 000 courriers personnalisés ont été envoyés aux affiliés Ircantec nés entre 1945 et 1948. Cette initiative a porté ses fruits puisque plus de 18 000 demandes ont été enregistrées suite à cette campagne.
Si vous pensez être concerné, voici les démarches à suivre :
- Vérifiez votre relevé de carrière sur le site info-retraite.fr
- Identifiez vos périodes de travail comme contractuel dans la fonction publique
- Contactez directement l’Ircantec ou utilisez le formulaire de demande unique de retraite
- Rassemblez les justificatifs de vos périodes d’activité concernées
La simplicité des démarches en ligne a considérablement facilité l’accès aux droits pour les générations récentes de retraités. Le formulaire unique permet désormais de réclamer l’ensemble des pensions, qu’elles soient de base ou complémentaires, limitant ainsi les risques d’oubli administratif.
Ne laissez pas ces sommes qui vous sont dues s’évaporer par simple méconnaissance administrative. Dans un contexte économique tendu, ces montants peuvent significativement améliorer votre quotidien et renforcer votre pouvoir d’achat à la retraite.