L’Iran vient d’instaurer une mesure controversée qui touche directement les propriétaires de chiens. Au moins vingt villes iraniennes ont récemment adopté des règlements interdisant la promenade des animaux de compagnie dans les espaces publics. Cette décision, justifiée par des raisons d’hygiène et d’ordre public, révèle une tension culturelle profonde dans la société iranienne.
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ToggleNouvelles restrictions canines dans les villes iraniennes
Depuis le début du mois de juin 2025, un nombre croissant de municipalités iraniennes ont pris position contre la présence de chiens dans les espaces publics. Des centres urbains importants comme Ispahan, Yazd, Kerman et Ilam figurent parmi les localités ayant adopté cette mesure restrictive. Le quotidien Etemad, journal d’orientation réformatrice, rapporte que les contrevenants s’exposent à des poursuites judiciaires selon les autorités de la ville d’Ilam.
Ce mouvement d’interdiction s’inscrit dans un contexte particulier où la possession d’animaux domestiques suscite des débats idéologiques au sein de la société iranienne. Bien qu’aucune loi nationale n’interdise formellement d’avoir un chien, certaines figures politiques et religieuses y voient un symbole d’occidentalisation et de luxe ostentatoire.
Abbas Najafi, procureur de la ville d’Hamedan, a clairement exprimé la position officielle en déclarant que les promenades canines représentent une menace pour la santé publique, la paix et le bien-être des citoyens. Cette rhétorique sanitaire masque à peine les motivations culturelles sous-jacentes.
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Lire l'articleLes villes ayant adopté cette interdiction sont :
- Ispahan
- Yazd
- Kerman
- Ilam
- Hamedan
- Shahin Shahr
- Et plus d’une dizaine d’autres municipalités
Entre application variable et résistance culturelle
L’application des restrictions varie considérablement selon les zones géographiques. À Téhéran, capitale iranienne, une directive similaire existe depuis 2019 mais reste largement ignorée. Les quartiers aisés de la capitale continuent d’accueillir de nombreux propriétaires promenant leurs animaux dans les parcs et les rues. Ces zones urbaines abritent même plusieurs commerces spécialisés dans les produits pour animaux de compagnie.
Cette situation illustre le fossé existant entre les positions officielles et les pratiques quotidiennes de nombreux Iraniens, particulièrement dans les milieux urbains et privilégiés. La possession d’animaux domestiques est devenue un marqueur social et, pour certains, un symbole de résistance passive aux normes traditionnelles.
Ce phénomène rappelle d’autres problématiques liées aux chiens dans différents contextes, comme le trafic canin lié à la mendicité qui sévit dans certaines villes européennes, bien que les motivations soient radicalement différentes.
Positions religieuses et initiatives législatives
Les autorités religieuses iraniennes ont pris position sur cette question depuis plusieurs années. En 2017, l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique d’Iran, avait affirmé que la possession de chiens à des fins autres que professionnelles était considérée comme répréhensible. Il précisait que cette pratique devenait interdite si elle imitait la culture non-musulmane ou causait des nuisances au voisinage.
Année | Événement |
---|---|
2016 | Shahin Shahr commence à confisquer les animaux domestiques |
2017 | Déclaration de l’ayatollah Khamenei sur la possession de chiens |
2019 | Directive de la police à Téhéran (peu appliquée) |
2021 | Initiative parlementaire contre les animaux domestiques |
2025 | Vague d’interdictions dans une vingtaine de villes |
Le parlement iranien s’est également saisi de cette question. En 2021, un texte signé par 75 députés proposait de condamner la possession d’animaux domestiques, qualifiée de problème social destructeur pour la société iranienne. Cette initiative témoigne d’une volonté politique de réguler plus strictement ces pratiques considérées comme importées de l’Occident.
La multiplication récente des interdictions municipales pourrait annoncer un durcissement national de la législation sur ce sujet. Les prochains mois révéleront si cette tendance se confirme ou si la résistance culturelle parviendra à maintenir des espaces de tolérance pour les propriétaires de chiens en Iran.