Le marché automobile d’occasion connaît une situation inédite avec certains véhicules du groupe Stellantis. Les modèles équipés du moteur 1.2 PureTech subissent une dépréciation spectaculaire, rendant leur revente particulièrement difficile. Cette problématique touche de nombreux propriétaires et bouscule les habitudes des professionnels du secteur.
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ToggleLe moteur PureTech, un cauchemar pour la revente
Depuis plusieurs mois, les propriétaires de véhicules équipés du moteur 1.2 PureTech font face à une situation alarmante. Ce bloc moteur, présent dans de nombreux modèles produits entre 2014 et 2020, souffre d’une réputation désastreuse sur le marché de l’occasion. Les concessionnaires et revendeurs indépendants refusent catégoriquement ces véhicules ou proposent des prix dérisoires.
Yoni Dayan, dirigeant du réseau Simplicicar, l’affirme sans détour : « Nous ne reprenons aucun PureTech, sauf s’il est encore garanti. Le risque est trop élevé et l’assurance serait trop chère. » Cette position reflète l’attitude générale des professionnels face à ces modèles.
La dévaluation touche l’ensemble des marques du groupe Stellantis. Une analyse du marché publiée en mai 2025 révèle des chiffres inquiétants :
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Lire l'articleModèle | Année | Décote constatée | Décote équivalent concurrent |
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Peugeot 208 (PureTech 82) | 2015 | 61% | 48% (VW Polo) |
Citroën C3 (PureTech 82) | 2015 | 65% | 50% (Renault Clio) |
Opel Corsa (PureTech) | 2020 | 31% | 20% (VW Polo) |
Défaillance technique à l’origine du phénomène
La méfiance généralisée envers ces véhicules s’explique par un défaut majeur au niveau de la courroie de distribution. Ce composant essentiel s’use prématurément au contact de l’huile moteur, pouvant entraîner une casse moteur complète et des réparations extrêmement coûteuses.
Les modèles les plus touchés sont:
- Peugeot 208, 308 et 2008
- Citroën C3 et C4
- DS3
- Opel Corsa et Astra
Michaël Ledoux, directeur de Transakauto, confirme cette situation : « Beaucoup d’indépendants refusent de reprendre les PureTech, ou alors à un tarif extrêmement bas qui leur permet de fournir un remplacement moteur. » Cette réticence crée un cercle vicieux qui accentue encore davantage la dévaluation.
Stratégies du constructeur et opportunités d’achat
Face à cette crise, Stellantis tente de redresser la situation avec plusieurs initiatives. Sa filiale d’occasion Spoticar propose désormais des extensions de garantie jusqu’à 175 000 km pour les modèles PureTech d’occasion. Les véhicules plus récents bénéficient d’une garantie prolongée à 8 ans ou 160 000 km.
Le groupe mise également sur des incitations financières pour encourager le renouvellement du parc. Par exemple, Peugeot offre une prime de reprise de 700 euros aux propriétaires de véhicules PureTech souhaitant acquérir un modèle neuf.
Pour les acheteurs avisés, ces véhicules représentent paradoxalement une opportunité d’acquisition à prix réduit. Par contre, quelques précautions s’imposent:
- Vérifier scrupuleusement l’historique d’entretien
- Privilégier les modèles encore sous garantie
- Planifier des vidanges plus fréquentes que les préconisations d’origine
- Surveiller attentivement l’état de la courroie de distribution
Certains garagistes spécialisés proposent désormais des solutions préventives pour limiter les risques liés à ce moteur problématique. Un entretien préventif rigoureux peut significativement réduire les risques de défaillance catastrophique et prolonger la durée de vie du véhicule.
La situation du PureTech constitue un cas d’école dans l’industrie automobile, rappelant l’importance de la fiabilité technique dans la conservation de la valeur résiduelle des véhicules. Pour les propriétaires actuels, la vigilance reste de mise, tandis que les futurs acheteurs devront peser soigneusement le rapport entre prix d’achat avantageux et risques potentiels.