« Personne n’en veut » : ces voitures sont devenues invendables en occasion, les propriétaires contraints de les brader

personne n’en veut ces voitures sont devenues invendables en occasion, les propriétaires contraints de les brader

Le marché automobile d’occasion connaît actuellement un phénomène inquiétant pour certains propriétaires. Des véhicules autrefois très prisés se retrouvent aujourd’hui boudés par les acheteurs et les professionnels du secteur. Cette situation difficile touche particulièrement les modèles équipés du moteur 1.2 PureTech, forçant leurs propriétaires à consentir d’importantes réductions pour espérer vendre.

La chute vertigineuse des anciennes stars du marché

Les modèles Peugeot 208, 308, 2008, Citroën C3, C4, DS3, Opel Corsa et Astra produits entre 2014 et 2020 subissent une dévaluation sans précédent. Ces véhicules, jadis fleurons des ventes françaises, voient leur cote s’effondrer à cause de leur motorisation 1.2 PureTech. Ce moteur trois cylindres turbo disponible en versions 110 et 130 chevaux souffre d’une réputation de fiabilité désastreuse qui s’est répandue comme une traînée de poudre.

Les études de marché confirment cette tendance alarmante. Selon des relevés effectués par Caradisiac en décembre 2024, une Peugeot 208 de 2015 en version 82 chevaux subit une décote de 61% par rapport à son prix d’origine. En comparaison, une Volkswagen Polo équivalente ne perd que 48% de sa valeur. L’écart se creuse davantage pour les modèles plus récents : une 208 de 2018 en version 110 chevaux affiche 57% de décote contre seulement 34% pour la Polo allemande.

La situation est encore plus catastrophique pour d’autres modèles du groupe. Les Citroën C3 de 2015 voient leur valeur chuter de 65%, tandis que même les Opel Corsa de 2020, pourtant récentes, perdent 31% contre 20% pour leurs concurrentes allemandes. Ces différences significatives reflètent la méfiance grandissante des acheteurs.

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Les défauts techniques à l’origine du désastre commercial

La principale cause de cette désaffection massive réside dans les problèmes mécaniques du moteur PureTech. Le défaut majeur concerne la courroie de distribution qui s’use prématurément au contact de l’huile moteur. Cette défaillance peut engendrer des casses moteur coûteuses et compliquées à réparer, expliquant la réticence des acheteurs potentiels.

Face à cette situation, le groupe Stellantis a tenté plusieurs actions correctives : rappels de véhicules, extension de garantie, nouveau plan d’entretien dans les concessions et même création d’une plateforme d’indemnisation en ligne. Malgré ces efforts, la confiance des consommateurs reste fortement ébranlée. Le traumatisme est tel que le nom « PureTech » a progressivement disparu des brochures commerciales des nouveaux modèles, remplacé simplement par la mention de la puissance du moteur.

Ces défauts techniques ont créé un cercle vicieux : plus la réputation se dégrade, moins les véhicules trouvent preneurs, entraînant une baisse supplémentaire des prix, confirmant aux yeux du public la gravité des problèmes supposés.

Les professionnels de l’automobile face au dilemme

Les revendeurs et concessionnaires adoptent désormais des stratégies différenciées face à ces véhicules problématiques. Nombreux sont ceux qui refusent catégoriquement de reprendre les modèles équipés du moteur PureTech. Yoni Dayan, de Simplicicar, affirme clairement leur position : « Nous ne reprenons aucun PureTech, sauf s’il est encore garanti. Sinon le risque est trop élevé, l’assurance serait trop chère ».

D’autres professionnels appliquent des décotes massives pour se prémunir contre d’éventuelles réparations. Michaël Ledoux, PDG de Transakauto, continue de proposer ces modèles mais avec une dépréciation moyenne de 25%. Cette stratégie permet de « provisionner un remplacement moteur » si nécessaire. Dans le réseau Spoticar, filiale du groupe Stellantis, on tente de rassurer en proposant une extension de garantie jusqu’à 175 000 kilomètres sur les modèles d’occasion PureTech.

Pour redresser la situation, Stellantis a récemment étendu la garantie à 8 ans ou 160 000 km et mis en place des incitations financières, comme les 700€ offerts par Peugeot pour l’achat d’un modèle neuf en remplacement. Ces mesures visent à préserver l’attrait pour les véhicules neufs du groupe, potentiellement menacé par la mauvaise réputation des modèles plus anciens.

Cette situation inédite crée paradoxalement des opportunités pour les acheteurs téméraires prêts à assumer les risques associés à ces motorisations, qui peuvent désormais acquérir ces véhicules à des prix défiant toute concurrence.