Ces voitures sont impossibles à revendre en occasion : « On refuse systématiquement de les reprendre »

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Le marché de l’occasion traverse actuellement une crise sans précédent pour certains modèles. Des véhicules jadis plébiscités par les consommateurs se retrouvent aujourd’hui presque invendables. Cette situation touche particulièrement les automobiles équipées du moteur 1.2 PureTech du groupe Stellantis. Les professionnels du secteur sont devenus extrêmement méfiants face à ces véhicules, créant une situation inédite sur le marché de la revente.

Le phénomène de dévaluation des véhicules PureTech

La chute des prix pour les voitures équipées du moteur 1.2 PureTech sur le marché de l’occasion atteint des proportions alarmantes. Les propriétaires de modèles Peugeot, Citroën, DS et Opel produits entre 2014 et 2020 font face à une dépréciation accélérée de leur bien. Une analyse publiée par Caradisiac en décembre 2024 révèle l’ampleur du problème.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une Peugeot 208 de 2015 avec motorisation PureTech 82 chevaux subit une décote de 61%, quand sa concurrente directe, la Volkswagen Polo, ne perd que 48% sur la même période. L’écart se creuse encore davantage pour d’autres modèles comme la Citroën C3 de 2015, dont la valeur s’effondre de 65%.

Même les véhicules plus récents n’échappent pas à cette tendance. Une Opel Corsa de 2020 perd déjà 31% de sa valeur initiale, contre seulement 20% pour une Polo de même génération. Ces voitures sont impossibles à revendre en occasion : « On refuse définitivement de les reprendre » en raison de leur réputation ternie.

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Modèle (année 2015)Décote avec moteur PureTechDécote concurrent direct
Peugeot 20861%48% (VW Polo)
Citroën C365%51% (Renault Clio)
Opel Corsa (2020)31%20% (VW Polo)

La défaillance technique à l’origine du rejet massif

La source principale de cette défiance réside dans un problème technique majeur identifié sur le moteur trois cylindres turbo 1.2 PureTech. Le défaut concerne spécifiquement la courroie de distribution qui s’use prématurément au contact de l’huile moteur. Cette défaillance peut entraîner des conséquences catastrophiques, allant jusqu’à la casse moteur complète.

Les témoignages de propriétaires confrontés à ces pannes se sont multipliés au fil des années, dégradant progressivement l’image de ces véhicules. Malgré les mesures correctives mises en place par Stellantis, comme des campagnes de rappel et des modifications des recommandations d’entretien, la confiance des acheteurs potentiels reste profondément ébranlée.

Les professionnels du secteur automobile expriment ouvertement leur réticence. Yoni Dayan, dirigeant du réseau Simplicicar, déclare sans ambiguïté : « Nous ne reprenons aucun PureTech, sauf s’il est encore garanti. Le risque est trop élevé et l’assurance serait trop chère. » Cette position est partagée par de nombreux acteurs du marché de l’occasion.

Les stratégies déployées face à cette crise

Pour tenter de redresser la situation, le groupe Stellantis a mis en place plusieurs initiatives. Sa filiale dédiée à l’occasion, Spoticar, propose désormais des extensions de garantie pouvant aller jusqu’à 175 000 km pour les modèles PureTech d’occasion. Les véhicules plus récents bénéficient d’une couverture étendue à 8 ans ou 160 000 km.

Les constructeurs du groupe offrent également des incitations financières pour encourager le renouvellement du parc. Par exemple, Peugeot propose une prime de reprise de 700 euros aux propriétaires de véhicules PureTech souhaitant acquérir un modèle neuf.

Pour les acheteurs à la recherche de bonnes affaires, ces circonstances créent des opportunités d’acquisition à prix réduit. D’un autre côté, plusieurs précautions s’imposent :

  • Vérifier scrupuleusement l’historique d’entretien du véhicule
  • Privilégier les modèles encore sous garantie constructeur
  • Prévoir des vidanges plus fréquentes que les préconisations standard
  • Budgétiser une surveillance régulière de la courroie de distribution

La crise des moteurs PureTech illustre parfaitement l’impact qu’une défaillance technique peut avoir sur la valeur résiduelle d’un véhicule. Cette situation rappelle l’importance d’un suivi rigoureux des problèmes mécaniques connus avant tout achat sur le marché de l’occasion.

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